Quand vous voulez porter un costumes ou un gilet, il y a souvent une question que vous devez vous poser: Dois-je laisser le dernier bouton défait? Dans mon article sur le gilet, j’ai brièvement abordé le sujet.
Quand vous voyez ce dernier bouton défait chez un gentleman, vous pourriez penser qu’il a été un peu négligent lorsqu’il s’est habillé… Cependant, si vous faites bien attention autour de vous, vous remarquerez que les messieurs les mieux habillés ont souvent le bouton du bas de leur veste déboutonné. Comme pour beaucoup d’autres tendances de l’histoire de la mode masculine, on ne sait pas exactement qui a popularisé l’habitude de laisser le bouton du bas du gilet et des vestes déboutonné, ni quand elle a été introduite.
J’ai essayé de trouver LA réponse, toute fois, il y a 4 théories qui sont revenues dans mes recherches.
La raison pratique

La raison la plus fréquemment évoquée pour laquelle le bouton du bas d’un gilet est laissé en place est purement pratique. Au début du XXe, siècle beaucoup de travailleurs portaient un costume trois pièces pour leur travail. C’était une tenue commune et chaque homme portait un costume pour son travail, qu’il travaille dans une ferme, dans une usine ou dans un bureau, c’était la tenue de prédilection. Dans cette optique, il était souvent inconfortable et contraignant de fermer le bouton du bas du gilet ou de la veste tout en devant constamment se pencher, s’étirer, s’asseoir, se lever, etc. et cela tout au long de la journée. C’était donc un choix clair pour des raisons pratiques et non de style. Il en va de même pour des activités comme l’équitation, le bouton a été laissé en place car il empêchait le gilet de trop bouger et d’être trop contraignant. Le laisser déboutonné permettait de se relever naturellement sans inconfort. Cela semble être, une fois de plus, une autre raison pratique, plutôt qu’un effet de mode.
L’influence du roi Edward VII

Selon la théorie la plus connue, le roi Edward VII est responsable de ce rituel. Alors que certains prétendent qu’il avait simplement oublié à un moment donné de boutonner son gilet jusqu’en bas, d’autres insistent sur le fait que son tour de taille gonflé en était la cause. Considérant qu’Edward VII aimait se changer jusqu’à 6 fois par jour, et sachant que même à la chasse, il s’intéressait plus à la coupe de ses vêtements qu’aux cerfs, il semble très peu probable qu’il ait simplement oublié de boutonner complètement son gilet. En effet, quand il était le prince de Galles et que les costumes devenaient à la mode, il est devenu trop gros pour son gilet, alors il a arrêté de fermer le bouton du bas pour qu’il soit mieux ajusté. Par respect pour lui, la cour britannique et, finalement, tout le monde en Angleterre et dans les colonies britanniques, a également cessé de boutonner le bouton du bas.
L’équitation

Le costume à boutons simples a été introduit pour la première fois en 1906, et a été appelé « costume de salon » (« lounge suit »). Il avait trois boutons, toutefois, un peu différent du costume d’aujourd’hui. Il était destiné à être porté comme une tenue décontractée et avait une coupe ample de sorte qu’il gardait sa beauté visuelle lorsque le porteur tenait les rênes d’un cheval. Le « costume de salon » a donc commencé à remplacer les manteaux d’équitation traditionnels. Les troisièmes boutons des manteaux d’équitation se trouvaient sous la taille, il fallait donc les déboutonner pour que la veste soit correctement drapée lorsque quelqu’on était assis sur un cheval.
The ETON ‘POP’ BOYS
Finalement, il y a la Eton Theory. À l’époque victorienne, les habitants du Royaume-Uni, en particulier la classe supérieure, étaient très méticuleux en ce qui concerne leur façon de s’habiller, et il n’est donc pas surprenant que les plus petits détails de leurs vêtements aient été utilisés pour exprimer leur appartenance à la classe supérieure. Certains étudiants d’Eton College excellaient dans l’usage de détails.

Beaucoup de garçons chics du collège d’Eton faisaient partie d’un collectif appelé « Pop », qui remonte à la fin du XIXe siècle. Seuls les membres étaient autorisés à porter certains vêtements spécifiques, et l’une des règles était de laisser le bouton du bas de son gilet défait. Bien entendu, les membres de cette société étaient des membres de l’élite, très respectés en raison de leur richesse et de leur classe sociale. Plus tard, les membres ont maintenu la tradition de déboutonner ce bouton du bas et, comme beaucoup d’entre eux faisaient partie de l’élite britannique, il n’a pas fallu longtemps aux tailleurs et fabricants de Savile Row (pour rappel c’est une rue de Londres, célèbre pour sa concentration de tailleurs traditionnels depuis plusieurs siècles) pour remarquer et adopter plus tard cette habitude particulière afin de donner aux hommes ordinaires ce look interdit.

Aux États-Unis et dans d’autres parties du monde, les boutons des gilets étaient autrefois boutonnés jusqu’à ce que l’influence de Savile Row se renforce grâce au cinéma. Les acteurs principaux, dont les costumes étaient confectionnés à Savile Row, laissaient souvent le bouton de leur gilet déboutonné.

Mon avis sur le sujet
Après de nombreuses lectures sur le sujet voici mon avis et ce que j’ai pu observer.
Laisser le bouton ouvert du bas de votre veste ou de votre gilet sur un costume en tweed ou un costume décontracté semble approprié s’il est né d’un souci pratique. Les costumes en tweed étaient ce que portaient les travailleurs, c’est donc logique.
Cependant, si vous portez un costume pour un dîner chic et qu’il ressemble à un smoking ou qu’il est tout noir, vous pouvez envisager de fermer tous vos boutons. En effet, le costume aura l’air plus élégant, plus chic et plus ajusté. Bien sûr, cela dépend en fait de vous et de la personne qui le porte. Cependant en ce qui concerne le gilet, je vous conseillerai de toujours laisser votre dernier bouton défait, mais vraiment pour des raisons esthétiques.
Il ne semble plus y avoir de bonne ou de mauvaise façon de faire, mais vous pouvez décider si vous en avez besoin pour des raisons pratiques, ou si vous voulez simplement suivre le chemin de l’histoire.
Charlene Hebi
Pour moi c’est plus classe de déboutonner le bouton du bas peu importe le genre de costume.
Ça détend la tenue tout en restant classe. Avec tous les boutons fermés, on a une impression d’être dans un sac fermé, on est moins.
Et c’est pas une histoire de morphologie mais bien une impression que les boutons fermés donnent
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